UN PARTENARIAT AVEC DES ACTEURS DU NORD

jeudi 4 avril 2013

De 1976 à 1991, la FONGS a fonctionné sur la base de « l’approche projet » qui a montré de multiples limites. En effet, du point de vue des acteurs, le bailleur de fonds qui est souvent du Nord, occupe une place très importante et les autres acteurs du Sud sont surtout considérés comme des bénéficiaires. D’autre part, dans la plupart des cas, la durée du partenariat (entre guillemets) se limite à la période d’exécution du projet. Les relations s’arrêtent dès que le projet est bouclé.

Ainsi, suite à une crise vécue par la FONGS, à la fin des années 80, un travail d’auto évaluation a permis de mettre en évidence les limites internes à notre fédération mais également de redéfinir le type de partenariat à établir avec les autres acteurs parmi lesquels se trouvent les bailleurs de fonds.

Des principes et les pratiques ont permis de « nourrir » ce partenariat qui dure maintenant depuis près de quinze (15) ans, et qui a contribué concrètement à améliorer les conditions de vie des populations rurales sénégalaises. Dans une moindre mesure on peut penser aussi qu’il a contribué à sensibiliser les sociétés civiles du Nord sur les questions de développement en général.

En somme, le passage de « l’approche projet » à « l’approche programme » a eu des incidences fondamentales car dorénavant le partenaire est axé sur l’importance de la relation entre les parties.

A. Des principes fondamentaux partagés par tous

Nous pouvons citer six (6) principes qui nous semblent déterminants.

Le premier principe c’est la durée de la relation. Depuis 1991, à travers une série de quatre programmes successifs un partenariat s’est construit dans un processus qui a permis une connaissance approfondie entre les différents acteurs et l’établissement de relations de confiance. Ces acteurs ne se résument pas seulement au « face à face donneurs/bénéficiaires », mais c’est tout un réseau d’acteurs comprenant des consultants, des structures d’appui publiques et privées, etc. qui œuvre à l’atteinte des objectifs définis.

Le deuxième principe c’est le dialogue permanent qui s’est instauré à travers un mécanisme régulier de tables rondes et de rencontres semestrielles. Elles s’organisent en alternance au Nord et au Sud et permettent de vérifier si le déroulement des actions va bien dans le sens de ce qui avait été retenu ensemble.

Le troisième principe c’est la définition et le respect de règles communes. En effet, nous avons mis en place un mécanisme de suivi évaluation, de contrôle de gestion financière et d’audits annuels effectués par des cabinets de renommée internationale tels que KPMG, Bigonville et Delhove, etc.

Le quatrième principe, c’est la traduction de la vision de la FONGS en objectifs partagés. Dès 1991, 7 défis majeurs dans le monde rural avaient été identifiés avec les partenaires, 16 principes avaient également été identifiés et les types d’appui définis. Une fois que les finalités sont clarifiées, les programmes ont été définis et les outils précisés.

Le cinquième principe, c’est la définition commune de stratégies articulées. Elle concerne la construction d’outils de communication, des actions de lobbying au Nord comme au Sud, des propositions communes notamment sur le commerce international au niveau de l’OMC, la place et le rôle de la société civile dans les Accords de Cotonou, etc.

Le sixième principe c’est le partage des gains qui permet une valorisation des acquis par l’ensemble des acteurs aussi bien au Nord qu’au Sud. D’autre part, il constitue un moyen d’augmenter l’impact des actions et même de partager les pratiques de partenariat de façon plus large.

B. Des programmes pour traduire le partenariat en actions de développement

Il est important de rappeler que depuis 1991, nous avons mené quatre programmes dans lesquels on retrouve une continuité avec la plupart des partenaires du Nord, notamment dans un consortium d’ONG du Nord, parmi lesquelles on peut citer CIPSI, cofinancé par l’UE et la coopération bilatérale suisse.

Ainsi, les acteurs principaux restent les suivants :

• les paysans qui sont au cœur du processus notamment dans le Conseil d’administration et dans l’Assemblée générale qui sont les instances décisionnaires de la FONGS. Ils sont appuyés par des ressources humaines non-paysannes à l’intérieur de la structure en tant que salariés ;

• le consortium de bailleurs avec lequel il existe de la confiance mutuelle, de la connivence et de la rigueur dans le respect des engagements.

On peut également citer les autres partenaires paysans au Sénégal avec le Conseil National de Concertation et de coopération des ruraux, dont on est membre et en Afrique de l’Ouest avec le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), et au niveau international, Via Campésina et la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA).


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