JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES

samedi 7 mars 2020
par  Malick DJITTE

Depuis 1977, la Communauté internationale dédie la journée du 8 mars aux femmes notamment en faveur des droits des Femmes. Pourtant, en dépit de leur poids économique et social, les discriminations à l’égard des femmes sont encore des pratiques récurrentes surtout en milieu rural. En Afrique de l’Ouest, les relations entre les hommes et les femmes sont marquées par de nombreuses inégalités : dans l’accès à la terre, l’accès aux moyens de production et au crédit, l’accès à l’éducation, à la formation, à l’information, aux systèmes de décision, etc. Les inégalités concernent aussi les droits civils et politiques des femmes (mariages précoces et forcés, violences conjugales et familiales, excision, etc.). Le rôle traditionnel des femmes dans les activités agrosylvopastorales et halieutiques est également marqué par des droits et des obligations différents de ceux des hommes.

La persistance de ces discriminations est accentuée par des facteurs de légitimation à travers les normes sociales et règles religieuses qui régissent la division du travail, le contrôle des terres et des autres ressources productives, mais aussi la gestion et la répartition des revenus agricoles.

Les femmes rurales sont un groupe dominé et vulnérable ; elles sont souvent en situation de dépendance économique et sociale par rapport au père, au mari, au fils, au frère, etc. Les femmes sont plus sévèrement affectées que les hommes et les garçons par la pauvreté, le changement climatique, l’insécurité alimentaire, le manque de soins de santé et les crises économiques. Elles sont également plus touchées par des phénomènes comme les guerres, les tabous, les intégrismes religieux, etc.

Le paradoxe de la situation des femmes est qu’il existe partout, un cadre juridique certes imparfait mais quand même favorable aux droits des femmes. Comment expliquer alors le silence coupable devant la violation des droits des femmes ? La journée du 8 Mars n’est pas la journée des femmes mais celle des droits civiques et des droits de l’homme. La question des droits des femmes interpelle d’abord les hommes (masculin) dans les familles, les sociétés locales, instances de décision et juridictions nationales. Les femmes ne demandent pas leurs droits, ELLES L’EXIGENT pour des sociétés égalitaires, épanouies et prospères.

La FONGS a senti très tôt l’importance de la femme rurale dans le développement économique et social de nos familles, de nos terroirs, de nos territoires et en conséquence, le rôle qui devrait lui être équitablement attribué. Des acquis très significatifs ont été enregistrés mais il reste encore du chemin à parcourir. C’est dans cette perspective, que le ROPPA, ses plateformes membres et leurs Fédérations ont institué un espace (Collège des femmes) de concertation et de proposition pour accélérer l’inclusion des femmes et l’élimination de toute forme de discrimination à leur égard. L’action de la Fongs au profit des femmes a permis l’émergence de CHAMPIONNES qui font aujourd’hui la fierté du mouvement paysan autonomes. Elles se prononcent ici sur la portée de la journée du 8 mars.



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